28/01/25
2024 : l'année des records pour le Livret A et le LDDS
L’année 2024 marque un tournant pour les détenteurs de Livrets A et de Livrets de Développement Durable et Solidaire (LDDS), avec un niveau d’intérêts versés jamais atteint.
Selon les chiffres récemment publiés par la Caisse des Dépôts, les épargnants ont perçu 16,8 milliards d’euros d’intérêts sur ces deux supports, un montant record qui surpasse largement les 15 milliards d’euros de 2023 et plus du double des 6,5 milliards d’euros versés en 2022.
Une année exceptionnelle pour les épargnants français
Cette progression spectaculaire s’explique en grande partie par le maintien d’un taux d’intérêt élevé à 3 %, décidé par l’État en février 2023, et resté inchangé malgré un ralentissement progressif de l’inflation au cours de l’année 2024. En parallèle, les encours des Livrets A et LDDS ont continué de croître, atteignant 603,1 milliards d’euros, soit une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente.
Toutefois, cette dynamique pourrait connaître un coup d’arrêt en 2025. Dès le 1er février 2025, le taux d’intérêt du Livret A sera revu à la baisse, passant à 2,4 %, une décision qui pourrait influencer les comportements des épargnants et la rentabilité future de ces placements.
Le Livret A et le LDDS : des placements sécurisés et défiscalisés
Le Livret A et le LDDS font partie des produits d’épargne dits réglementés, dont les modalités de fonctionnement et de rémunération sont définies par l’État. Leur taux d’intérêt est révisé deux fois par an en fonction de plusieurs critères économiques, dont l’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt du marché monétaire.
L’un des principaux atouts de ces livrets est leur exonération totale d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, un avantage fiscal qui les rend particulièrement attractifs pour les ménages français. En contrepartie, les fonds collectés ne restent pas inactifs : ils sont partiellement centralisés auprès de la Caisse des Dépôts et servent au financement d’infrastructures d’intérêt général, notamment le logement social, la transition énergétique et le développement des petites et moyennes entreprises.
Selon les dernières données de la Banque de France, près de 57 millions de Livrets A étaient ouverts en France fin 2023, faisant de ce produit un placement incontournable pour une majorité de foyers.
Pourquoi l’épargne continue-t-elle d’augmenter en France ?
Depuis la crise sanitaire de 2020, les ménages français affichent un comportement d’épargne plus prudent, alimenté par des incertitudes économiques et une anticipation accrue des risques futurs. Le taux d’épargne des ménages français – c’est-à-dire la part du revenu disponible qui n’est pas consommée – s’est établi à 17,9 % au deuxième trimestre 2024, contre 15 % en 2019, avec un pic à 20 % au plus fort de la crise du Covid-19.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance à la sur-épargne :
• Un contexte économique incertain : l’inflation, bien qu’en ralentissement en 2024, reste un sujet de préoccupation pour les ménages, incitant à conserver un matelas de précaution.
• Une inquiétude sur l’avenir des finances publiques : selon une note de la Caisse des Dépôts publiée en novembre 2024, de nombreux épargnants anticipent des réformes fiscales et sociales qui pourraient impacter leur niveau de vie futur.
• Un vieillissement démographique : les ménages plus âgés ont une propension à épargner plus forte, tandis que les jeunes générations, confrontées à un coût de la vie élevé, peinent à accumuler une épargne de précaution.
En somme, si les Français continuent de privilégier l’épargne liquide et sécurisée, l’évolution des taux et des politiques publiques en 2025 pourrait redéfinir leurs choix d’investissement et l’attractivité des placements réglementés.